Chapitre 5
En arrivant chez moi, je me suis mise à pleurer sur mon lit. Mon oreiller était tout trempé. J'étais effondrée. Et si Maxime n'éprouvait aucun sentiment ? Ou que, au contraire, s'il s'était retourné dans la rue, c'est qu'il pensait à moi ?
Une heure après, j'étais plus calme, et je me suis endormie.
Le lendemain matin, c'était la routine. Je me suis lavée puis habillée, et j'ai pris mon petit-déjeuner. J'ai zieuté la télé, et comme toujours, passait ce dessin animé à mourir d'ennui. Je pensais encore et toujours à Maxime. C'était clair, je l'aimais. Je suis alors partie au lycée. Toute la journée, j'étais déconcentrée des cours. Je ne pensais qu'à lui. Mes amies m'ont trouvée bizarre, et je suis restée toute seule. Il n'y avait que Carole, la sans-amie, qui est venue me voir :
- T'as l'air pensive.
- Oui, en ce moment je suis perdue, je pense à quelqu'un.
- Qui est ce quelqu'un ?
- Oh, je pense que tu ne connais pas la personne, mais elle est dans ma classe... De toute façon, ça te fait quoi, de savoir qui c'est ? Tu restes jamais avec moi, et t'es pas ma pote, je sais même pas pourquoi je te parle !
J'avoue que sur le coup, j'ai regretté de lui avoir parlé comme ça, mais avec ses airs de madame je sais tout, j'avais pas de peine.
J'ai tourné ma tête, et j'ai vu Maxime. Il parlait avec une jeune fille blonde. Je crois qu'elle se nomme Claire. Ils rigolaient. Mais elle est en 2nde. Elle est nouvelle et elle vient d'arriver, et je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois qu'elle est perdue dans le lycée, elle vient le voir.
Lorsque je suis sortie de l'établissement et que j'ai parlé à Julia de sa super fête, elle était contente :
- Ma Juju, ta fête elle a déchiré ! J'ai trop kiffé, mais t'as vu le voisin, il s'est pas gêné pour venir danser à nos côtés !
- Merci ! Oui, je crois qu'il était un peu bourré. Le lendemain, à son regard, ça se voyait qu'il était gêné de la veille.
Après ça, j'ai vu Maxime se diriger vers moi. J'ai eu peur au début :
- Euh, salut Maxime, qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien ! Je voulais te proposer de rentrer avec moi, ricana-t-il.
- Pas de problèmes, j'ai répondu. Claire c'est ton amie ?
- Oui et non. En fait c'est ma soeur mais je m'entend très bien avec elle.
J'étais soulagée. J'ai dit :
- Salut Juju à demain !
- Salut, amuse-toi bien.
Et elle m'a fait un clin d'oeil. J'ai tout deviné de ce qu'elle voulait dire.
Maxime m'a ensuite dit qu'il devait aller à la supérette faire quelques petites courses, et qu'il devait me laisser. Je lui ai annoncé que j'allais y aller avec lui.
Il s'est dirigé vers le magasin et après avoir acheté du lait, de la brioche et de la pizza, nous sommes sortis.
Nous nous sommes assis sur un banc et nous avons discuté 10 minutes de tout et de rien :
- T'aimes bien Lila ?
- Non, c'est une pimbêche. T'inquiètes pas lolo, t'es beaucoup plus gentille et plus belle qu'elle.
- Merci mon Maxi.
- Et toi, t'aimes bien Jean ?
- Oulàlà, t'es allée chercher loin. Jean ? C'est pire que tout. Il est méchant, prétentieux...
- Ah d'accord, en gros tu m'aimes plus que tous les autres mecs ?
- C'est quoi cette question nulle ? Bien sûr, Maxi !
- Ca me fait plaisir. Dis-moi, un jour, faudrait que je t'invite chez moi, on mangerait une pizza aux 4 fromages, puis ensuite on jouerait aux jeux vidéo.
- Ouais, c'est à voir. Je suis très nulle aux jeux vidéo.
- Mais non, lolo.
Je lui ai ensuite dit au revoir. Il allait traverser la rue lorsque je lui ai dit :
- A demain, Maxi, et n'oublie pas d'allumer ton téléphone en arrivant chez toi, on va parler !
- Je sais, je n'oublie p...
Tout d'un coup, j'ai entendu un gros bruit de klaxon, semblable à celui d'un camion. J'ai crié "MAXIIIIIIIIIIIIIIIME", mais c'était trop tard. Il n'avait pas eu le réflexe de reculer. Le camion l'avait renversé. J'étais pétrifiée. Le capot du camion était pulvérisé par le poids de Maxime. Il n'était pourtant pas gros. C'était affreux. Une sensation de reproche. J'avais envie de crier de toutes mes forces. Une foule a entouré son corps, à terre. J'espérais qu'il n'était pas mort.