" La vie est tout de même mal foutue "
Voilà une semaine. Une semaine depuis mon premier échange avec Théo. Depuis ma rencontre avec Hesley. Depuis ma rentrée dans mon nouveau lycée. Lors de mon deuxième jour je suis retournée voir Hesley le midi. Je veux l'aider à ne plus garder la tête baissée mais à pouvoir la lever haute fièrement. Mais je ne veux pas changer sa vie, je ne veux pas la brusquer. Je vais à présent la voir tous les midis et on mange ensemble. On ne se voit pas autrement. Je veux qu'elle prenne l'initiative de venir me voir. Ce sera comme si elle me donner le feu vert. La patience fait également partir de mes qualités. Théo m'a finalement présentée Lucas et Mia que j'apprécie. Vendredi soir, Théo m'a proposé de me raccompagner chez moi après les cours. Ce que j'ai finalement accepté après les supplications de Théo :
<< C'est ça ta voiture ?, dis-je en pointant du doigt ce petit coffre en métal à roues capable de transporter des humains et bien plus.
- c'est celle de mon père, c'est son petit bijou alors te moque pas !
- je ne me moque pas. En te voyant je m'imaginais autre chose que … ça, dis-je en faisant de grands gestes.
- puis-je te rappeler que tu n'as même pas passé ton code ?
- et c'est un choix monsieur ! Suite à un accident de volant à l'âge de 12 ans, j'ai pris cette décision.
On monte dans la voiture. Et il démarre.
- tu finiras bien par changer d'avis. Il faudra bien que tu conduises un jour.
-j'y compte bien. Mais pas pour le moment. Savoir conduire est le cadet de mes préoccupations pour le moment. Surtout avec le bac en fin d'année.
- voilà une semaine de cours en terminal que tu penses déjà au bac !
- chacun ses préoccupations. Toi tu te préoccupes de ton avenir sentimental qui n'existe pas et moi de mon avenir professionnel que je construit tous les jours un peu plus.
- tout ça pour dire …
- … qu'il n'est jamais trop tôt pour appréhender et prendre les devant en ce qui concerne l'avenir.
- Tais-toi et dis moi le chemin, dit-il en soufflant désespéré.
[……]
Théo se gare devant chez moi. On habite dans le quartier riche de la ville, alors grande maison avec allée caché et immense surface de jardin devant et derrière. Enfin bref, sans plus de détails.
- tu es sûre de ne pas t'être trompée ?, dit-il en regardant la splendeur de ma demeure.
- non, c'est chez moi. Tu veux rentrer ?
- je … je ne veux pas déranger. Je veux dire .…
- Théo, s'il te plaît.
- avec plaisir.
Je suis sûre qu'il en avait envie mais ne ourlait pas paraître profiteur ou quoi que ce soit. Il me souris et on rentre chez moi. Je pense qu'il est étonné que ma maison ressemble à ça. J'avoue que moi même j'aurais été étonnée à sa place. Encore, parfois aujourd'hui, je le suis.
- tu veux boire quelque chose ?, dis-je après avoir enlever ma veste et avoir poser mon sac au sol
- euh …
" Elizabeth Adèle Méline McAllister ! Vous allez m'expliquer immédiatement ce qu'il se passe dans cette maison "
Je vous présente ma mère. Tout en os qu'en force vocale.
- Mère, je vous présente Théo. Un … ami du lycée. Et Théo, je te pré…
- Enchanté Théo, je suis ravis de vous rencontrer ! Je me présente Anna McAllister, la mère d'Elizabeth, lui dit ma mère en lui serrant la main énergiquement et en le regardant droit dans ses beaux yeux verts comme si elle voulait découvrir chaque parties la vie de Théo en lui.
- De même madame McAllister.
- Anna, je vous pris.
- Bien, hocha Théo.
- Tu m'expliques Elizabeth ?
Ma mère se retourne vers moi attendant une explication. Il me faut vite trouver quelques chose. Mes parents n'aiment pas que des inconnus s'incrustent à la maison sans raison.
- Nous… nous … allions faire nos devoirs, finis-je par dire sous le regard assez surpris de Théo.
- Bien, ne chahuter pas trop.
- Merci.
- Vous pouvez disposer.
Je prend la main de Théo qui nous fixait étrangement, ce que je peux comprendre après la scène qui vient de se produire dans mon salon, et on monta les escaliers jusqu'à ma chambre après avoir récupérer nos sac.
Une fois dedans, je ferma la porte et lâcha finalement la main de Théo qui cassa le silence :
- Elizabeth ?
Je le regarda étrangement.
- tu viens de vivre un des moments les plus étranges de ta vie et c'est tout ce que tu en retiens ?, répondais-je ahurît.
- Elizabeth ?
- Je m'appelle Elizabeth Adèle Méline McAllister. Seule ma famille et leur entourage m'appelle Elizabeth. Je préfère qu'on m'appelle Méline.
- Très bien. Et Beth ? Je peux te surnommer Beth ou c'est trop … ?
- pitié ! On dirait ma mère qui parle !
- elle est ……
- oh ! oui, excuse moi, j'aurais dût te prévenir.
- Ce n'est rien. …Euhh… je doit la vouvoyer ?
- c'est préférable. Même moi je doit m'en résoudre au vouvoiement avec eux.
- Je ne te pensais dans un milieu si mondain.
- Peu le pense, je marque une petite pause. Alors … on les fait ces devoirs ?
Théo me sourit à pleine dents. >>
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" Toi ? Misanthrope ? "
On me l'a répété tout au long de mon existence en tant que misanthrope. Plus particulièrement mes parents qui ne voient en moi que ce que j'en laisse paraître. Ils ne me connaissent pas comme je suis réellement. Ils connaissent ce que je veux qu'ils connaissent. J'ai toutes les raisons qu'il me faut pour mépriser ma propre race.
L'homme est également un animal, alors pourquoi nous dominons le monde ?? Avons-nous plus de droits que les autres animaux ?? Nous devrions être égos. Mais encore une fois, c'est le plus fort qui gagne. Alors c'est comme ça qu'on survit dans ce monde de fou ? Par la force ? Qu'est ce qu'il arrive si on est pas aussi fort que les autres ? On est à part ? Exclu ? Est ce qu'on échoue ? Tant de personnes exclus par sa propre race pour multiples raisons imaginaires. Bah oui, il en faut bien un à rabaisser pour se croire plus fort au lieu de se montrer tel qu'on est, à sa juste valeur. Je ne fais pas partie de ces deux sortes d'humains. Mais personne ne devrait être exclu. " No et moi " de Delphine de Vigan le prouve. Une SDF exclue de la société, repoussante pour tous, par une simple rencontre, par la confiance et par la solidarité réussit à avoir un logement, un salaire et des amis. C'est le livre que je suis en train de lire. Il m'inspire. Il m'inspire à agir. Plus tard, j'essayerai de faire comme Lou, d'aller vers les gens. Acheter un sandwich pour le donner aux sans abris dans la rue. Seul les vraies le prendront en me remerciant. Ça doit être horrible d'être assis là, toute la journée, ce béton qui fait mal aux fesses dût au temps resté ici sans bouger, dans les mêmes vêtements que la veille, et la semaine passée et le moi passé, voir même plusieurs. À regarder les gens passer dans la rue, ne t'adressant pas un seul regard trop occupés à être dans leur vie où le plus gros problème ne s'étant pas plus loin du lieu de leurs prochaines vacances du moi d'août, comme si c'était normal que tu fasses la manche. La vie est tout de même mal foutue ! Je veux agir, j'aimerais faire du bénévolat mais le problème est du côté de mes parents, je ne sais pas si ils accepteront, et par mon âge, pas grand monde me donnerait leur confiance. Je suis trop jeune pour être " exploitée " j'imagine mais n'est ce pas le but du bénévolat ? De toute manière, à ma majorité, j'agirai. Que ce soit en France, en Angleterre ou bien ailleurs, j'agirai. Mon temps libre ne sera pas perdu. Je veux servir. Je ne veux pas vivre avec la connaissance du malheur des autres, dire que cela me chagrine et pourtant ne pas agir. Le dire c'est bien mais il faut agir. Quelles conséquences il y aura t-il après l'avoir dit ? Alors qu'après avoir agi, on a rendu un être heureux, chanceux, gagnant de nouveau de l'espoir. Enfin c'est comme ça que je l'imagine. La vie est tellement courte alors on veut qu'elle soit la meilleure possible. Oscar Wilde à dit un jour que la vie rêver est si souvent celle qu'on ne vit pas. Alors changeons la ! De mon âge tout m'est impossible, mais plus tard …………
[……]
Ma relation avec Hesley avance progressivement. Elle commence à prendre part à la conversation et à se prêter au jeu. Je l'apprécie cette fille, elle est adorable. En nous voyant, on dirait deux opposés. Théo me l'a dit. Mais dans le fond, on est pareil. Solitaires à nos heures perdues.
" Regardes- moi ! Je suis tellement plus intéressante que ces autres cruches !, dis-je en imitant Lucy , la cruche du lycée avec pleins de mimiques et de gestes.
- Oh non ! Je me suis cassé un ongle ! Thomas, aides moi !, renchérit Hesley en s'affolant "
On rigola. Toujours assises à la même table, dans le fond du réfectoire. On rigole bien avec Hesley.
" Tu as vu les affiches pour les élections des délégués ?, me demanda t-elle
- oui, ces petits seconds qui croient savoir quoi faire pour un monde inconnu à leurs yeux. Il est trop tôt pour qu'ils sachent ce qu'est le lycée, et ils croient pouvoir l'améliorer, dis-je en continuant de manger.
- et puis même les terminales sont ridicules. Ils auraient des idées concrètes, on pourrait éventuellement y songer.
- attends, parce que Théo n'a toujours pas présenté la sienne.
- Tu crois qu'il a de bonnes idées ?
- C'est Théo. Être délégué est dans son quotidien, dis-je comme si c'était évident
- T'imagines si il n'est pas élu ! Il fera la gueule.
- Ça m'étonnerais qu'il fasse pire que tout ces abrutis.
Hesley réfléchit puis renchérit.
- il faudrait des idées concrètes. Autre que de changer la nourriture du réféctoire parce que soit disant " il y'a trop de végétales et de viandes et pas assez de féculants ".
- non, mais on pourrait faire un menu pour les végétariens et une fois par semaine des féculants. Des pâtes, pizzas, hamburgers. Tout les trucs qui sont délicieux artisanales mais complètement trompeurs en grande surface.
- et il faudrait faire participer les élèves à la vie du lycée. Offrir un mur du lycée au club de dessin pour qu'ils fassent une fresque. Une journée découverte pour chaque club, et après on choisit. Au lieu de choisir au hasard au risque de ne pas aimer.
- mais la voilà la solution ! Hesley ! Tu dois te présenter !
- Quoi ? Non, non, non ! Je ne pourrais pas ! Je suis bien trop timide, dit-elle en retroussant son nez. Tic qu'elle n'avait plus depuis quelques jours avec moi.
- Helsey, tu es la première à les critiquer. Tu dis qu'il faut changer leur façon de faire. Suis ton conseil, ton avis. Fais bouger les choses !
J'essaie de la convaincre au maximum, mais sans résultats.
- Je ne sais pas, Méline. Tu me vois monter sur l'estrade pour présenter mon projet ? J'en suis incapable !
- Et tu faisais comment pour les exposés ? Les portes- ouvertes ? Et pour tes épreuves d'oraux au brevet. Et puis ça te donnerais de l'assurance. Tu seras plus confiante. Et ça t'aidera pour les oraux du bac.
- ……
- réfléchis-y, Hesley.
- Mouais.
[….…]
J'ai trouvé la corde qui ferait remonter Helsey de sa chute. Mais elle ne veut pas l'attraper. Je ne vais pas la forcé, je ne lui en voudrais pas. Mais il faut que je réussisse à la convaincre sans paraître harcelante. Je sais que ça ne lui apporterait que du positif.
À suivre … | [2] | [0] | |
Posté le 31.07.2016 à 22:39 - : 3 : 644