" Je sais faire bonne impression "
- je vous avais dis que rien ne pressait !
- le plus important est que vous ne soyez pas en retard.
- non, mais trop en avance, pour le coup.
- mieux vaux trop que pas assez.
- mère, si je vous dis qu'il vaut mieux avoir bu trop d'alcool que pas assez. Votre argument ne tient pas la route.
- bon, votre père m'appelle.
- c'est ça, défilez-vous.
- à ce soir.
Bip .... bip ... bip ...
Et elle m'abandonne par dessus le marché. Me voilà sans compagnie devant un portail fermé dût à mon avance.
Je fit entrechoquer mon dos avec le muret derrière moi, les yeux fixés sur mon téléphone cherchant désespérément de la compagnie.
N'empêche, je pourrais escalader le mur et explorer un peu le lycée. Non, je risquerais fortement de me perdre.
- Hey ! Tu es nouvelle ?
- il se pourrait que ce soit possible. Oui.
Je tourne la tête et voit un jeune homme de mon âge. J'en déduis qu'il est élève ici.
- ça se voit.
- c'est à dire ? , lui dis-je en me désintéressant.
- Personne n'arrive à cet heure ci, même à la rentrée. Que se soit élèves ou enseignants.
- j'anime donc une conversation seule. À moins que tu ne sois concierge.
- Mon cas est différent.
- je vois pas en quoi, dis- je replongeant mes yeux sur mon téléphone.
- je suis délégué.
Je le regarda à nouveau.
- c'est la rentrée, tu n'es plus délégué.
- mais je vais me présenter aux élections, et il est en mon devoir d'accueillir les élèves comme il se doit pour faire bonne impression.
- c'est pas fait encore et puis ......moi aussi je vais me présenter.
- ça m'étonnerai que tu gagnes.
- et pourquoi ça, dis-je en me rapprochant lentement de lui.
- Tu n'as aucune chance face à moi. J'ai toujours étais délégué depuis la 5ème, répond-t-il sournoisement en me regardant de haut.
- pendant que tu étais délégué de ta petite classe de cinquième, j'étais conseillère général junior et donc la représentante de mon collège au conseil général de mon département.
- mais il te manque la confiance des élèves, sans ça tu n'as aucune chance.
- je sais faire bonne impression.
- les élèves ne choisissent pas le plus populaire ou la plus belle, ils ne fonctionnent pas par affinités ni par chantage. Ils choisissent quelqu'un qui sait diriger, qui sait faire avancer les choses, qui a de la suite dans ses idées et qui aime aider. Donc qui a un minimum de culture.
- un minimum de culture ? Très bien. La capitale du Qatar ?
- quoi ? Doha. Le titre de noblesse immédiatement inférieur à celui de comte ?
- Vicomte. L'inventeur des trajets en communs modernes ?
- Blaise Pascal. L'unité de mesure de la force d'un piment ?
- L'unité scoville. La ... signification du mot "snob" ?
- Sine Nobilitate. L'année de sortie du meilleur film de Bryan Singer.
- Usual Suspects ? j'adore ce film !
- tu connais ?
- bien évidement. Keyser Soze !
- tu connais tes classiques, la nouvelle.
On ricane.
- Je m'appelle Théo.
- ahh. mais ça explique tout. Theo vient de Theodoros, un nom grec qui signifie " don de Dieu ", prend pas la grosse tête ! Je m'appelle Méline.
[......]
L'intégration s'est, finalement, plutôt bien passée. Les cours également. Personne n'a trop cherché à savoir qui je suis. Peut être sont-ils timides, pas intéressés aux nouvelles rencontres ou tout simplement habitués des nouveaux. Je ne sais pas. J'ai passé inaperçu toute la matinée mais cela ne me dérange pas, au contraire. J'ai pu appréhender, imaginer, et conjecturer mon année scolaire dans ce bâtiment scolaire.
Peut être, serai-je la fille solitaire. Qui se concentre sur ces études et qui ne fais partie d'aucun groupe d'amis. Ou bien, celle que tout le monde rejette, je n'en sais rien. Et je m'en balance. Ce ne sont que des étiquettes et si cela me permet d'avoir mon bac mention très bien comme l'attendent mes parents, alors soit. Je le serai. Si seulement mon histoire était un livre. Je saurai ce qu'il m'attend. On le saurai tous. Les chapitres en disent long, les titres surtout. C'est pourquoi les livres ne sont pas réel. Dans la vie, personne ne se réveillera un matin avec le titre de sa journée en tête. La vie est un aléa en elle-même. On ne peut prédire l'avenir. Alors comment donner des titres aux événements futur ?
[......]
- au fait, ce midi tu manges avec moi et mes amis. Je te présenterais.
Théo vient de me rejoindre alors que je rejoignais ma prochaine salle de classe. Il a dit cette phrase comme si c'était évident en passant son bras sur mes épaules.
- Écoutes Théo, si je dois me faire des amis, je préfère me les faire moi même par affinité et non parce que tu l'as décidé, dis-je en enlevant son bras.
- tu es insociable, ma parole.
- misanthrope.
- ah ouais ?
- j'ai mes raisons.
[......]
J'entra dans le réfectoire et vit alors tout les internes de ce lycée entrain de manger. Comment vous expliquer que je me suis un peu perdue.
Après m'être servie, je fouilla la pièce du regard à la recherche d'une table. Je vis alors une fille seule au fond de la salle. Elle a l'air plutôt jeune. Elle porte des lunettes sur son nez et elle a attacher ses cheveux bruns en une queue de cheval haute. Je peux voir d'ici son tic de froncer le nez pour remonter ces lunettes lorsqu'elles glissent de quelques millimètres.
Je me dirige alors d'un pas assurer vers elle, pose mon plateau face à elle et demande poliment:
- est ce que je peux m'assoir ?
- hum ... no... c'est que ... ou...oui, vas-y, finit-elle par dire.
- je m'appelle Méline.
[......]
Hesley est une fille super timide mais elle est adorable. Elle n'a pas beaucoup parler ce midi. J'animais la conversation toute seule avec quelques fois des remarques et de petits ricanements sur des remarques que je faisais. Je voyais qu'elle ne voulait pas parler mais que je continue de parler sans aucun but profond.
J'ai l'air de ne pas me soucier de grand chose, de ne pas réfléchir au sens de choses dont personnes ne se pose la question, mais si. J'ai mon côté moi amical et mon côté moi solitaire. Deux opposés. Mes parents préfèrent mon côté solitaire. Ils disent de lui qu'il est littéraire. Et c'est vrai. J'ai toujours eu une bonne éducation, toujours le plus haut niveau scolaire pour Mademoiselle McAllister. Le truc est que je suis la descendante d'une famille non modestement aisée. Comme toute adolescente normal, je ne voulais pas de cette vie carré et toujours symétrique. J'ai souvent refusée des choses " clichés " à mes parents. Sans me rebeller, me convertir en punk, en rock, en gothique ou quoi que ce soit, j'ai su imposer ma personnalité du côté vestimentaire, caractérairement, scolaire, sociable. Voilà mon côté amical/sociable. Mais dans le fond ils ont raisons. J'aime remettre des personnes en place, cloués le bec aux personnes sournoises intelligemment en utilisant les mots. Mais je suis une littéraire. Mais je le suis qu'envers moi-même. Alors je fais passer mon savoir avec les mots. Comme lors de ma rencontre avec Théo ce matin. Je suis une littéraire. Je préfère les livres au sport. Je peux passer des heures à faire une rédaction en pensant à chaque mots et détails ou bien dans une bibliothèque à déchiffrer les vieux livres écrit par de grands auteurs que ce soit en anglais, français ou même allemand. Ou même les livres cachés au fond du bâtiment, le lieu ou le moins de personnes se retrouvent, les livres sur les mythes, les légendes lointaines de continents existants ou inexistants. Et j'écris. Bien sur, personne n'en a conscience. Mes parents ne le savent pas. Je n'écris pas de journal, aussi cliché que ça puisse paraître. J'écris mes réflexions de tout les jours dans un outil moderne du XXIème siècle appelé par tous iPad.
Il faut vivre au temps qu'on est. On peu s'intéresser aux temps passé, appréhender le temps futur, mais il faut vivre au temps présent. Mes parents, eux, sont encore dans les clichés des familles aisées d'il y a deux siècles passés.
Revenons-en à Hesley. Elle a un an de moins, elle a sauté une classe. Je l'avais vu ce matin en cours. Toujours la tête baissée. Serait ce dut au fait qu'elle regarde ses pieds en marchant ? Qu'elle lit toujours un livre ? Qu'on la rabaisse ? Qu'elle ai un torticolis ? Ou par habitude ? Je ne sais pas. Sûrement par manque de confiance en soit. Sa maladresse, sa timidité, ses lunettes, son léger sourire aux quelques commentaires fait sur les personnes les plus surfaites du lycée. Voilà le charme que j'ai trouvé en Hesley ne serait ce que durant le temps d'un déjeuner improvisé. Elle m'a l'air solitaire, un peu comme moi. En fin de compte, on est pas si différente. C'est ce que j'aimerais lui faire comprendre. Parfois il faut savoir se créer une image, pour ne pas chuter sans réussir à se relever. Voilà ce qu'est le manque de confiance en soit, une chute libre. Et je veux aider Hesley à trouver la corde pour qu'elle puisse remonter.
À suivre ...... | [2] | [0] | |
Posté le 29.07.2016 à 11:31 - : 4 : 689 (0)