Voici l’histoire de Moche le chat, un petit félin abandonné qui errait dans un quartier.
Tout le monde l’appelait Moche car il était sale, boiteux et borgne et les parents refusaient même à leurs enfants de le caresser ou de l’approcher.
Oui mais voila, malgré son apparence repoussante, Moche avait une force en lui que personne ne pouvait imaginer. Jusqu’au jour où un jeune homme en prit conscience…
Voici son histoire :
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« Dans le lotissement où je vivais, tout le monde connaissait Moche. Il était le chat de gouttière officiel de notre quartier.
Moche avait trois passions dans la vie : la bagarre, la gamelle… et l’amour dira-t-on ! Avec la vie de saltimbanque qu’il menait dans la rue, ses trois hobbies avaient laissées des traces indélébiles sur son physique.
Premièrement, il n’avait qu’un seul œil ; là ou aurait du se trouver l’autre organe si précieux, il n’y avait qu’un trou béant. Il lui manquait également une oreille du même côté. L’une de ses pattes avait du être cassée à une époque et s’était guérie de travers, de sorte que cela donnait l’impression qu’il s’apprêtait toujours à prendre le prochain virage.
Moche avait sûrement eu un poil tigré gris sombre à une époque, mais aujourd’hui, celui-ci était à peine reconnaissable à cause des cicatrices qui couvraient sa tête, son cou et même ses épaules.
À chaque fois qu’un habitant du quartier voyait Moche, il avait la même réaction : « Qu’est-ce qu’il est moche, ce chat !!! ». Avec le temps, cette expression lui avait valu son nom : Moche.
On disait bien à tous les enfants de ne surtout pas le toucher. Les adultes lui lançaient des pierres, ou bien lui balançaient de l’eau pour le faire partir.
Quand le chat miaulait devant leur porte, ils la lui claquaient au nez. Cruel destin…
Moche réagissait toujours de la même manière. Lorsque vous l’arrosiez, il restait là, à se faire tremper, jusqu’à ce que vous vous lassiez et que vous laissiez tomber. Si vous lui jetiez des choses pour le faire fuir, il venait se blottir contre votre cheville pour vous demander pardon.
Lorsqu’il apercevait des enfants qui jouaient dans la rue, il se précipitait vers eux en miaulant comme un malade et venait frotter sa tête contre leurs mains, dans une quête désespérée d’amour.
Si vous le ramassiez, il se blottissait contre vous et se mettait tout de suite à téter un bout de votre chemise, de votre pantalon, tout ce qui se trouvait à sa portée.
Un jour, Moche a voulu partager ses jeux avec une bande de chiens du quartier. Bien mal lui en a pris.
Moche était salement amoché. J’ai entendu ses cris depuis mon appartement et j’ai finalement décidé d’aller voir ce qu’il se passait. Mais le temps que j’arrive, il était clair que la triste vie de Moche approchait de sa fin.
Lorsque je suis arrivé, Moche gisait là, au sol, dans une flaque d’eau et de sang. Il avait sacrément morflé.
Tandis que je le prenais dans mes bras pour le ramener à la maison, j’entendais sa respiration sifflante et suffocante, et je le sentais qui luttait. Je me suis dit que je devais lui faire terriblement mal.
Et puis, j’ai senti une sensation de succion familière sur ma chemise.
Malgré la douleur insupportable et dans un dernier élan de compassion, Moche essayait encore de mâchouiller le col de ma chemise. Alors, je l’ai serré un peu plus fort contre moi, et il a doucement posé sa tête contre le creux de ma main. Il s’est alors retourné vers moi et je l’ai senti, même entendu, ronronner contre mon torse.
Moche ne demandait rien d’autre qu’un peu d’affection et de compassion malgré son état critique.
C’est à ce moment précis que je me suis dit que Moche n’était finalement pas si moche que ça. C’était même la plus belle et la plus aimante créature que je n’avais jamais vu. Il n’essayait ni de me griffer, ni de se débattre, ni de s’échapper de quelque manière que ce soit. Moche m’a simplement regardé, me faisant totalement confiance pour alléger ses souffrances.
Malheureusement les blessures étaient beaucoup trop graves et Moche finit par mourir dans mes bras sur le chemin de mon appartement.
Je me suis alors assis et je l’ai serré et gardé contre moi un long moment.
Ce petit chat errant, insignifiant, balafré avait changé ma perception de ce qu’était la véritable pureté d’esprit. A lui seul, il symbolisait pour moi l’amour, entier, complet et véritable.
Moche m’en a plus appris sur le pardon et la compassion qu’un millier de livres, de leçons ou de talk-shows n’auraient pu le faire, et je lui en serai toujours reconnaissant.
Il était blessé à l’extérieur et moi je l’étais à l’intérieur. Il m’a appris à aimer véritablement et profondément et m’a fait prendre conscience que je devais prendre soin des personnes que j’aime.
Beaucoup de gens veulent être riches, beaux et célèbres. Moi j’essayerai toujours d’être Moche. »
On ne saura jamais si cette histoire est vrai, ou si Moche est juste une vieille légende urbaine du web… Mais son histoire offre une belle leçon d’amour et de compassion, malgré les coups, les railleries, la vie difficile et ce… jusqu’à son dernier souffle.
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