"Titeuf" : place au film

Avec Titeuf, il est clair que Zep a trouvé le bon filon pour le succès. Après l'adaptation de ses bandes-dessinées à la télévision, il renouvelle cette fois-ci les aventures de son héros à mèche sur grand écran.

Que celui qui n'a pas connu cette situation étant enfant lève la main... Titeuf a les nerfs, il n'est pas invité à un anniversaire. Et pas n'importe lequel, celui de Nadia, celle qu'il aime depuis le début de la bande-dessinée et qui accapare très souvent son esprit. Alors, il décide de tout mettre en œuvre pour parvenir à ses fins : être convié à la fête de sa dulcinée. Et voici l'imagination infantile et puérile de Titeuf à l'œuvre ! Mais un malheur en cache un autre : à la maison ça va mal, et ses parents se séparent pour un moment. Titeuf ne sait plus où donner de la tête et tente de tout réparer à sa manière.

Avec le long-métrage, finis les sketchs. L'histoire se doit de tenir en haleine pendant près d'une heure et demie. Zep s'est donc amusé à faire des allers-retours entre rêves ou fantasmes de Titeuf et la réalité de son quotidien. C'est là où le bât blesse un peu : à force d'esbroufe, le film perd son souffle. Le jeu vidéo de Titeuf prend vie, il rencontre Johnny Hallyday et se met à jouer de la guitare avec lui sur un train, ou bien le film s'ouvre sur une scène préhistorique... Bref, Zep explore les possibilités que le cinéma peut offrir à son intrigue et à son personnage, mais on perd un peu le fil de l'histoire.

Film sympathique, dans la veine de tout ce qu'a fait précédemment Zep autour de son personnage fétiche, il devrait de toute façon plaire aux enfants, cible évidente de ce personnage qui n'a pas la langue dans sa poche et se pose les mêmes questions qu'eux. La 3D, quant à elle, est délicate à apprécier avec un dessin que l'on connaît autant, mais produit son effet au moment des scènes rêvées et fantasmées, comme avec les dinosaures ou le jeu vidéo et son grand Mugul.

Bref, ce film devrait plaire aux enfants quoi qu'il en soit, tout étant mis en œuvre pour cela. On regrettera seulement sa facilité, son esbroufe, ses histoires imbriquées... Mais c'est sans doute parce qu'on est adulte, et comme Titeuf le pense, on est un peu ennuyant. Ou bien on s'ennuie vite.