Mooi


Je traverse et la voiture me renverse. Ma boite crânienne explose et mes boyaux sont éparses aux quatre coins de la rue. Hier nous étions ici même. Hier tu ne m'aimais plus. Voici ton œuvre mon amour. Si je ne peux t'offrir mon amour voici mon corps. Éparse, sans vie, tué. Voici ce que tu as fait de moi. Je meurs et j'entends les ambulances qui arrivent en trombe. Je meurs mon amour. Cette voiture a ruiné ma vie mais je ne ressens aucune douleur si ce n'est celle de ma jambe arrachée qui me fait hurler. Si je ne meurs pas dans tes bras je meurs en pensant à toi. Et c'est la plus belle mort qui soit. Je suis très sérieuse et je t'embrasse très fort d'où je suis. Je suis morte et je t'aime pour toujours. Je penserais à toi pour l'éternité. Quand on meurt on ne peux plus penser mais je vis un miracle. Celui de t'aimer ad vitam eternam.Les ambulanciers me soulève et mon poignet se disloque. Me voici comme une combattante, comme un milicien, un soldat en guerre. Cette image reflète tout à fait ce que je suis. Je suis en combat avec moi même. J'ai déclaré la guerre à mes sentiments à l'amour immuable, bouleversant, étouffant que je te voue. Je dépeins cette passion du christ mais je te l'a dédis. Je te dédis mon âme, et mon corps est en supplément. Je t'offre mon cœur, dans le sens propre du terme. Prends le, fais en ce que tu veux, il ne risque plus rien. Il est mort. Tu as tué mon cœur qui est en morceau. Les artères sont bouchées et le sang ne se verse plus dans mes veines mais sur les mains des médecins. Mon cœur ne bat plus. Ni pour moi ni pour toi. J'ai réussi. J'ai réussi!! Je ne t'aime plus, parce que je ne peux même plus aimer !! J'ai réussi et à présent je te vois, tu ne pleure pas. Tu es sidéré devant ce corps que tu n'arrives pas à identifier. Tu ne pense pas combien je t'aime. Tu n'imagine pas combien je t'aime. Tu ne pense pas que je pense toujours à toi. Et tu peux m'enterrer où tu veux, tant que je reste sur le même monde que le tien. Tant que nous restons ensemble jusqu'au bout. Pour toujours. A jamais. La mort ne nous séparera pas. Je la défis de nous séparer. Je défis qui conque de me séparer de toi.Ta femme t'embrasseras et tu lui feras l'amour. Vous procréerez et tu deviendras vieux et cela fera des dizaines d'années que je serais morte. J'attendrais que tu me rejoignes. Ce sera long mais tu es là pour toujours et je t'aime.Mes parents sont au pied de mon lit d'hôpital et je ne reconnais même plus le visage de maman qui est déformé par les larmes. Son visage se scinde en deux. Une partie d'elle s'éteint à tout jamais et je vois le regard anéanti de papa qui est bouleversé. Pour la première fois ils ne savent pas quoi faire. Ils comprennent qu'ils ne peuvent rien et que tout es finit. Je suis morte et rien ne pourra me ramener à eux. Ils comprennent que c'est terminé et que leur fille meurt sous leurs yeux. Ils ont envie de crier et de tuer la terre entière pour que je me réveille. Ils seraient près à tout pour revenir à la matinée ensoleillée, et imaginent tout ce qui aurait pu empêcher cette voiture de m'éjecter à plusieurs mètres. Ils se font et refont la scène dans leur têtes et ils veulent vomir. Et ils veulent cracher ma mort soudaine qui les débecte. Ils savent que plus rien n'est possible et c'est une fatalité qui se dresse entre eux et moi. Entre la vie et la mort.Et s'ils savaient que je suis morte en pensant à toi ils voudraient se crever le cœur et te tuer. Te tuer pour tout et pour rien. Sans savoir pourquoi.Tandis que je t'aime. Tandis que je ne vivais que grâce à toi. Et que s'ils t'avaient tuer, je serais morte depuis déjà longtemps.Le cardiogramme ne

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Posté le 03.08.2011 à 10:50 - nombre de commentaires : 0  Nombre de vues : 285
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