poème triste sur la mort
Le chemin
J'ai le souvenir de sentir le pas pesant,
Alourdi par la tristesse, d'êtres vivants,
Devinant dans la brume d'un petit matin,
L'ombre d'Humains vissée, serrée par le chagrin.
Très haut perchée, au faîte d'un arbre gardien,
Dans cette vallée, d'un village canadien,
Une tourterelle grise, gémit son chant,
Par roucoulements, aux pèlerins, s'unissant.
La marche funèbre s'enclenche. En crescendo.
Ils cheminent, famille, amis, sur mon dos.
L'air se déchire. Mille larmes sanglotées,
Par l'enfant de l'homme, aujourd'hui décédé.
Tenu par six porteurs à l'épaule voûtée,
Pliés sous le poids du cercueil de bois clouté.
C'est pour l'être cher, cette mise en terre,
Ce droit au chapelain et à ses prières.
Pour ce souvenir, de la date et du nom,
Sur la stèle, plaque gravée, l'inscription.
Un lieu à offrir pour le recueillement,
Aux enfants du temps présent et d'un futur temps.
Je suis par qui arrivent les trépassés,
Je suis né du premier mortel enterré,
Je suis forgé d'empreintes oubliées,
Je suis chemin, à la fois, terre et graviers.
Par passages obligés de gens éprouvés,
Je me suis creusé, usé, au fil des années,
En deux sillons, générés par moultes foulées.
Je suis chemin, à la fois, Terre et Sacré.Posté le 06.08.2011 à 09:03 - : 0 : 1000 (0)