Je me rappelle de cette fille, c'était un soir d'été, dans un camping, et je faisais tranquillement un tour, quand je l'ai aperçue pour la première fois, elle était assise devant les toilettes, avec un sweat à capuche gris, et des larmes dans les yeux.. La façon dont ses cheveux s'harmonisaient avec son regard, c'était juste parfait, et elle avait son portable entre ses mains.. Il n'était alors pas difficile à dire de quoi il s'agissait, et j'aurais voulu lui dire à cette fille, que tout s'arrangerait, que peu importe le garçon qui se trouvait derrière ce téléphone, elle finirait par y trouver un homme, celui qui sèche ses larmes quand elle en a besoin, j'aurais voulu lui dire ce que c'est vraiment l'amour..
Mais je la regardais simplement, figé par ces petits cristaux de sentiments, qui coulaient sur son visage.. Et j'aurais aimé m'assoir à côté d'elle, et simplement lui demander si elle voulait parler, la laisser poser sa tête contre mon bras, parce que je sais comme il est bon d'avoir quelqu'un à qui se confier.. Et je lui aurais passé une veste autour d'elle, pour la réchauffer, pour lui faire ressentir un sentiment de sécurité, et peut-être lui faire esquisser un ou deux sourires.
Et cette fille était tellement jolie, tellement belle, et ses traits rayonnaient dans la nuit, et j'étais amoureux de la façon dont elle exécutait le moindre de ses gestes, j'aurais tellement aimé qu'elle ne soit pas en train de pleurer seule, mais de sourire avec d'autres. Et j'aurais aimé replacer cette mèche, qui cachait ces yeux bleus océans, et j'aurais tellement voulu lui dire que tout se passera bien.
Mais j'ai simplement passé mon chemin quelques minutes, avant de repasser deux-trois fois par cet endroit, parce qu'elle se baladait dans ma tête, parce que je ne supportais pas qu'elle se sente si mal quand j'allais si bien, et s'il s'agissait de moi, je lui aurais donné un peu de mon bonheur.. Et lorsqu'elle a commencé à m'observer, en train de passer 4-5 fois, elle ne me quittait plus du regard.. Et ses yeux étaient rouge, mais ses larmes étaient sèches, j'aurais voulu être celui qui lui donne un simple mouchoir, un tendre baiser sur le front, et la raccompagner jusqu'à sa tente, ou bien se balader encore un peu.
Et lorsque j'ai aperçu une once de sourire, alors je savais que c'était pour moi, alors je savais qu'une simple présence pouvait rendre quelqu'un heureux, et je savais, au fond de moi, je savais que c'était un amour que je ne pourrais pas avoir.